La merveilleuse aventure de Marco Polo, 2ème partie

Si cet homme, qui a parcourut et décrit l’Asie presque dans son entier, n’est pas un grand explorateur, qui pourrait aspirer à ce titre de gloire?

Si l’on doit résumer nûment l’œuvre exploratrice de Marco Polo, il faut lui reconnaître la priorité absolue de presque tous ses itinéraires qui lui ont permis de parcourir, le premier entre les Occidentaux, des régions dont ceux-ci n’avaient qu’une trop vague idée, et beaucoup d’autre dont l’existence était tout à fait inconnue. Entre ces dernières il suffit de rappeler les traversées de la région iranienne et, en particulier, celle du terrible « Désert Nu » de la Perse centrale, les vallées du Khoranan et de l’Hindon-Kouch; les haut plateaux de Pamir, la succession de villes et de cultures aux bornes du désert du Takla-Makan, et celle aux bornes du grand désert de Gobie ; les steppes de la Mongolie méridionale, la Chine immense avec ses plaines et ses montagnes, ses fleuves et ses lacs, ses port et ses villes surtout, avec sa civilisation prodigieuse, les bornes orientales du Tibet avec ses populations primitives, la zone montagneuse entre le Jun-Nan et la Birmanie, véritable creuset d’humanité à demi-sauvage; la Birmanie elle-même avec ses temples reluisants; la Cochinchine et Java et Sumatra, avec leurs gens différentes de tous les autres ; les petits archipels dispersés dans le golfe de Bengale, les îles Nicobar et les Andaman ; Ceylan avec ses traditions du Bouddha et ses trésors de joyaux.

Le-voyage-de-Marco-Polo

Parmi ces régions dont les Occidentaux pouvaient avoir quelques notions quioque très vagues, il nous décrit, pour les avoir visitées, l’Armenie, la Boukharie, la Perse, et plus encore l’Inde, avec ses ascètes et ses pirates, ses mers riches en perles et ses montagnes riches en diamants. Parmi les régions qu’il n’a pas parcourues, mais dont toutefois il a entendu parler, il a révélé la Sibérie septentrionale avec ses étendues de glaces et sa faune d’ours blancs et de renards noir ; le Japon aux palais incrustés d’or; la multitude insulaire des Indes orientales avec ses ports marchands actifs; Socotora avec ses baleiniers ; la région côtière de L’Afrique orientale, arrosée pal l’océan Indien, avec sa venaison et ses dresseurs de chameaux. Si cet homme, qui a parcourut et décrit l’Asie presque dans son entier, n’est pas un grand explorateur, qui pourrait aspirer à ce titre de gloire?